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V E N D Ô M E

Promenades photographiques de Vendôme 2018

Dans le cadre des 14èmepromenades photographiques de Vendôme, le festival met à l’honneur l’avant-garde de la photographie européenne en invitant pour la 4èmeannée consécutive des étudiants et leur enseignant dans un campus-workshop d’une dizaine de jours. L’idée est la suivante : rassembler 5 jeunes photographes de chaque école, leurs proposer un thème et, avec l’appui et les conseils de professionnels, permettre une démarche collective conclue par un accrochage in-situ. Cette année les écoles des gobelins (Paris), l’EMI (Paris), Agnès Varda (Bruxelles), L’ETPA (Toulouse), l’atelier photo de la Sorbonne (Paris) ont répondu présent. Le thème « SLOGAN » devait permettre de faire écho à l’anniversaire de Mai 68 en dégageant des axes de réflexion tels que « vivre au présent », « l’imagination au pouvoir » ou encore « la vie est ailleurs », autant de pistes à même de dresser l’état des lieux du contemporain, en faisant du local, la ville de Vendôme, une occasion pour la nouvelle génération de dire et montrer un peu plus que ça…

Cleptafire, partenaire de l’événement, a accompagné le processus de création et sélectionné 5 talentueux photographes dont les séries Vendômoises sont présentées ici. Cloé Harent, Paul Baudon, Odhràn Dunne, Badr Zamane Sehaki et Samir Amezian remportent par ailleurs la publication d’un portfolio prochainement dans Cleptafire…

Les Promenades Photographiques de Vendôme c’est aussi un festival prestigieux qui convie à un parcours immersif dans la ville, le public découvrira les narrations plurielles d’artistes émergents ou reconnus issus de 7 pays. D’Ouka Leele à Rémi Chapeaublanc, de Nicolas Henry à Inta Ruka, s’exposeront au regard 23 langages photographiques. Des lectures de portfolio, des projections, des conférences, le 8e salon de l’édition et du livre, l’Atelier des Photos et des Mots dirigé par Philippe Andrieu, et les révélations du Prix Mark Grosset ponctueront ce rendez-vous de l’image.

CLOÉ HARENT

Cloé est née en 1998 à Castelnaudary. Elle est membre de l’ETPA de Toulouse.

Avec la « vie est ailleurs » comme fil conducteur, Cloé est allée rendre visite aux gens du cru. En suivant quelques jours la vie quotidienne d’une ferme familiale et celle d’un élagueur du Loir-et-Cher, elle a fait le portrait d’une campagne dont elle ne connaissait à priori rien, mais qui, nous dit-elle, ressemble par bien des points aux senteurs et rythmes de ses propres terres, plus au sud, dans l’Aude. Voulant mettre à l’honneur des visages d’ailleurs qui auraient pu être comme les siens, Cloé s’attache à la noblesse du rural, et prend le slogan « la vie est ailleurs » au pied de la lettre : et si après tout, la leçon du mois de Mai était d’aller voir pousser toutes les nuances du vert.

PAUL BAUDON

Paul est né en 1993 à Libourne. Il est membre de l’ETPA de Toulouse.

Avec le même thème, un style documentaire cousin, Paul a choisi des portraits de « ville », ceux de Vendôme. L’approche ne s’est pas faite par le biais ni « l’encerclement » poétique comme chez Cloé, ici la confrontation est directe, les images à l’os. Face à face, aller-retour des regards en ligne droite,  nous dévisageons des vendômois dans un cadre serré. Prêtre, caissière de fast-food, lycéens, ils font en pointillé, le tableau de la ville, ses jeux de complémentaires, ses contrastes, ses lignes de force. Vendôme en très peu de mots donc, Vendôme en très peu d’images, ceux-là suffisent, c’étaient ceux qu’il fallait choisir, nous comprenons des choses, recoupons les indices, la richesse de quelques traits plus ou moins cachés, et c’est parce que Paul a su nous dire l’essentiel qu’il nous laisse par ailleurs deviner le reste.

ODHRÀN DUNNE

Odhràn est né en 1991 à Longjumeau, il est membre de l’EMI de Paris.

« Vivre au présent », c’est la contrainte qu’avait choisi de s’imposer Odhràn. Résolument plasticienne, sa proposition s’écarte de sa formation journalistique à l’EMI. Pourtant, à bien y regarder nous retrouvons un traitement qui met l’information au centre. Trou de ver et trou de papier, superposition qui détache le présent pour relier le passé, affichisme au service d’un propos néo-réaliste, Odhràn est allé fouiller dans les archives de l’AFP, a creusé sous les pavés, sables et jardins de Vendôme pour faire remonter à sa surface des souvenirs qui, passés au révélateur du vis à vis, semblent comme un pied de nez, une nique, à l’endroit d’une France endormie. Fouiller l’image jusqu’à l’image, dans un sens puis dans l’autre, et répondre aux questions des leçons de l’histoire, de la causalité, et des correspondances…

BADR ZAMANE SEHAKI ET SAMIR AMEZIAN

Badr est né en 1983 à Fès, au Maroc. / Samir est né en 1974 à Bruxelles, Belgique. Ils sont membres de l’école Agnès Varda de Bruxelles.

Pour « L’imagination au pouvoir », Badr et Samir sont allés, précisément, interroger d’anciens lieux de pouvoir Vendômois. Maisons bourgeoises, abbaye, château, il s’agissait pour eux de partir à la rencontre des nouveaux occupants et d’utiliser, le temps d’un shooting, les lustres d’un décors séculiers pour figer la représentation de ce qu’étaient les apparats des puissants. Esthétiques splendides de froideur, de fixité, de mystères, nous nous retrouvons au cœur d’un rêve ancien, fait de mélancolie, où les acteurs comme désincarnés occupent un espace-temps qui n’est pas ou plus le leur…