L’auteure : Tamara Dean est une photographe australienne née en 1976 à Sydney. Elle démarre sa formation très tôt, au lycée, puis dans une école d’art et devient professionnelle à la vingtaine débutante (elle est aujourd’hui à l’agence VU). Son travail pictural intemporel (et pourtant ancré dans le quotidien de ses modèles et les grandes préoccupations contemporaines) met en scène les vestiges du paysage sauvage. Inspirées par les préraphaélites, comme les peintres John William Waterhouse et John Everett Millais, ainsi que le réalisateur russe Andreï Tarkovski, Tamara explore et confronte les cycles naturelles aux cycles humains, et le résultat, assez exceptionnel, se trouve souvent aux frontières du documentaire, du mysticisme, de la mode, de la peinture et du cinéma. Son site : Cliquez ici 

L’image : Lumières mordorées d’un âge antique ressuscité, phares crépusculaires, cieux fatigués, on y retrouverait presque les ors vénitiens d’un Giovanni Bellini, ou sinon les altérations visuelles dues aux nombreuses couches de vernis jaunies de n’importe quel tableau de la renaissance. On y retrouve aussi l’or thématique d’un âge qu’on dit innocent, paradisiaque, Ovidien… Qu’y voit-on de plus près ? Des jeunes gens sous le regard d’autres jeunes gens prêts à

Suite : s’élancer dans le vide, le noir, l’eau. Passage obligé de l’adolescence, il faut alors montrer son courage et sa force. Muscles saillants, magnifiés par les ombres, jeux de diagonales pour accentuer le dynamisme d’un mouvement qui vient, gestes et postures quasi académiques, pas de doute, nous sommes bien dans l’oeuvre d’un grand maître… Cette image est tirée de la série Edge de 2014, et s’intitule Ebenezer Rock Drop.

À noter : Le premier à étudier les rites initiatiques est l’ethnologue-folkloriste Arnold van Gennep (Les Rites de Passage, 1909).  Arnold van Gennep considère que lorsqu’un individu passe d’un statut à un autre, c’est le changement qui provoque du désordre et qui nécessite d’être maîtrisé et canalisé par des précautions particulières. Il estime que la société serait plus fragile au cours de ces transitions, tout comme les individus. Les rites ont la fonction d’organiser les transitions et de les accompagner. Selon lui, le rite se déroule le plus souvent en trois étapes : la séparation (l’individu est isolé du groupe), la marge appelée aussi phase de marginalisation, liminaire ou encore liminarité (moment où s’effectue l’efficacité du rituel, à l’écart du groupe, avec souvent des rites d’inversion), l’agrégation appelée aussi phase de réintégration ou postliminaire (retour dans le groupe).